Autrefois, tu portais un nom resplendissant. Un nom dont tu pouvais en être fière & te vanter auprès des enfants de la crèche. Un nom que tu chérissais car c'est tes parents qui te l'avais donné en signe de leur amour éternel. Tu représentais le fruit de leur union. Le résultat d'un amour réciproque. & tu devais t'en montrer fier, reconnaissante envers la vie qui t'as été offerte. Dès que tu commençais à passer les étapes instinctives, c'es à dire de marcher correctement sans t'aider de tes mains, d'apprendre à parler, lire & écrire, tu observais tes parents joyeux et heureux. Forcément, tu l'étais aussi, et pas qu'un peu. Etant jeune, tu te satisfaisais du nécessaire, autrement dit de voir tes parents sourire.


Ta vie paisible se déroule sans encombre. Entourée et choyée par tellement de monde, tu ris. Tu adores entendre tes amis de maternelle t’appeler avec gaieté. Ce n'est pas donné à tout le monde de vivre une existence paisible, d'être né dans une famille aimante qui ne subit pas des crises, influencés sous l'alcool, la drogue & l'argent. T'étais franchement heureuse au point d'être égoïste et de prier que ce bonheur soit éternel et baignée dans la prospérité.

Les années filent, tu grandis, ta beauté s'embellis et bientôt tu démarres une nouvelle vie scolaire dans un établissement de primaire, à quelque mètres de ton domicile. Tu mûris au fur et à mesure des semaines & mois, tu découvres des passions, un goût prononcé pour la menthe & et le port des écharpes. Pourquoi les écharpes? Raison toute simple et niaise! Pendant la récré, un beau jour d'hiver, la cours était immergé dans un drap voluptueux, une couche blanche, froide & étrangement instable. La neige. Au début, la maîtresse avait dit que seulement les enfants portant des gants ou une écharpe sont autorisés à jouer à l'extérieur. Tu observais tout les élèves de ta classe se ruer dans le décor enneigé, tous, sauf toi. Puisque que n'étais pas habillé correctement, tu devais être vêtue d'une tenue chaude & douillette. C'est triste mais c'est ainsi, les règles sont faites pour protéger les enfants du danger.

Bien sûr c'est triste d’être la seule personne confinée, de scruter les autres s'amuser en toute liberté tandis que toi, tu affiches une expression mélancolique, ta mine parsemée d'une moue mécontente. Tantôt tu souriais, tantôt tu es passé de joie à tristesse. Tes pas te guidèrent vers l'entrée de la salle de classe, accompagnée de ta très chère maîtresse qui voulait te tenir compagnie en jouant à des jeux de sociétés. Cependant, une voix t'interpelles, te coupant nette dans ta marche funèbre. Tu détournes ton visage fixant le sol, tes prunelles fixés sur la silhouette d'un garçon qui secouait une longue écharpe grise, suivit par d'autre enfants.

❝ Enroule mon écharpe sur ton cou! ❞

& tu n'avais pas le timing pour réagir ou protesté car en clin d’œil, te voilà recouverte de ladite écharpe. Surprise, tes joues prirent feu, s'enflammant instinctivement tandis que tu restes silencieuse, muré dans un silence digne des prières faites dans l'enceinte d'une église. Regarde autour de toi, tu n'es pas seule. Personne n'a songé à te laisser en solitaire dans ton coin. & là c'est l’étonnement le plus grandiose, le plus suffocant. Les autres bambins nichaient leur cou dans le long tissu grisâtre. Maintenant, la maîtresse ne pouvait plus rien reprocher car tu étais enterré sous la chaleur de l'accessoire en plus de partager un lien indestructible se matérialisant dans une écharpe liant tout le monde tous ensemble, exauçant leur vœux de profiter de la pause pour faire plein de bonhommes de neiges.

Depuis ce jour, tu t'es mise à aimer les écharpes. Au point d'harceler tes parents à en acheter une toute belle et grande.